Quelques données issues d’ouvrages divers:
Les vestiges connus
A Voulon, au bord de la Dive, dans la prairie municipale, subsistent aujourd’hui des vestiges de murs gallo-romains. Au 20ème siècle, existait « les petits ponts », réalisés avec des couvercles de sarcophages, remplacés aujourd'hui par le ponceau piéton en pierre. Aux Retz on a trouvé les restes d’une chapelle identifiée au 19ème comme le prieuré St Fiacre, dépendant de l’abbaye de Moreaux (Champagné Saint Hilaire).
Voulon archiprêtré
Des débuts de la chrétienté dans le Poitou ( 3ème-4ème siècles), jusqu’au 10ème siècle, l’église s’imposa en multipliant ses implantations.
Après la période gallo-romaine (à partir de la fin du 4ème), jusqu’à l’an 1000, les zones privilégiées pour l’habitat et l’agriculture furent les vallées et leurs environs en raison des crues qui fertilisaient les sols.
Voulon à cette époque, situé sur une route de Poitiers à Saintes par les bords du Clain, devint le siège d’un archiprêtré qui couvrait les communes actuelles environnantes, mais aussi Vivonne et Lusignan.
Les changements politiques du 11ème siècle, et notamment le poids des « grands » seigneurs qui s’imposèrent au clergé modifièrent cette situation. A Lusignan, la famille du même nom prit une importance croissante, construisit son château et c’est à cette époque que l’archiprêtré passa de Voulon à Lusignan….
Les documents de cette période sont quasi inexistants.
La bataille de Voulon
En 507 eût lieu la bataille qui vit Clovis conquérir la France actuelle, en tuant Alaric II. Le lieu est très controversé, puisque parfois situé à Vouillé, Civaux, Moussais, Vivonne, Voulon. Plusieurs indices laissent à penser qu’elle aurait pu effectivement avoir lieu à Voulon, mais sur l’emprise du monastère de Voulon de l’époque, c’est à dire sur les communes de Voulon, Anché et Vivonne.
Les indices :
• La légende du saut de la biche au Pas de St Georges à Vivonne, figurant sur un vitrail de l’église, qui pourrait correspondre à la vision de Clovis.
• Le camp du Sichard,
• La Motte de Ganne où au 19ème figurait encore un tumulus
• Les noms de lieux : « Allier »(nom relevé dans des textes de 965)
• Le Pont Au Roi, et la légende du cours de la rivière détourné par les sarrazins
• La légende de Saint Maixent qui aurait pu être prieur à Voulon avant de partir à St Maixent créer sa propre abbaye. A noter que suite à la bataille Clovis rencontra St Maixent, et donc dû se déporter sur la Sèvre Niortaise pour cela.
Notice sur la bataille de Voulon par M. Saint-Hypolite Officier d'Etat Major (1844)
Les références à Voulon au cours des siècles
Après le 11ème siècle, Voulon commença vraisemblablement à péricliter, ne devenant plus qu’un prieuré puis une petite paroisse.
Il ne semble pas y avoir eu de châtelain, bien qu’apparaisse dans les documents de l’abbaye de Valence, la vente d’une seigneurie de la « Cour de Voulon » en juillet 1575.
En 1790, lors de l’inventaire pour vente des biens de l’abbaye de Valence, Voulon possédait encore des « dîmes et terrages » à l’Epinasse, Pioussais, et une rente féodale sur la Celle de Voulon.
Les hameaux de Voulon ci-après faisaient partie jusqu’au 19ème siècle d’Anché : Pioussais, la Baraudière, la Limonerie, les Fontaines, les Retz, la Vallée, le Petit et le Grand Allier.
La Baraudière (ou Béraudière) se serait appelée précédemment Les Ouches, selon Lièvre(1869) et aurait pris le nom de son propriétaire au 16ème siècle, famille dont François de la Béraudière abbé de Nouaillé décédé en 1646 serait issu. Le château de Villenon les eut aussi comme propriétaires. Cette famille fut propriétaire aussi de Monts (Ceaux) à partir de 1540, et se faisait appeler baron des Ouches. En 1653 cette famille protestante et ruinée disparut.
Depuis la Révolution
Voulon en 1789 ne faisait pas partie d’un fief seigneurial, mais dépendait de religieux.
Après la révolution, la situation de Voulon n’était pas fameuse. Il est à noter que la situation du Poitou et de la Vienne en particulier n’était pas brillante non plus, suite à plus d’un siècle d’épidémies, de famines, de passage de troupes qui procédaient à des réquisitions.
En 1803 la paroisse fut rattachée à celle d’Anché. L’église devait être en très mauvais état à l’époque, celle d’Anché aussi, car elles furent remaniées ou reconstruites dans la première moitié du 19ème. Il faut cependant noter que le curé de 1789 deviendra maire de Voulon après 1803.
Les archives communales décrivent une situation très difficile à l’époque, puisque coupée de tout axe de communication, pas de route, hameaux isolés en hiver à cause des crues... La paroisse est recréée en 1858. L’église aurait été reconstruite au 19ème siècle, vraisemblablement vers la date où elle est redevenue une paroisse.
En 1842, les recherches pour localiser la bataille de Clovis font apparaître Voulon comme une bourgade pauvre et dépourvue de routes. La manière dont elle est traitée par Lièvre dans son ouvrage de 1869 le confirme.
La ligne de chemin de fer ouverte en 1853 va modifier beaucoup de choses, d’une part la population a brusquement augmentée pendant la période de construction, mais ensuite une partie des ouvriers chargés de l’entretien de la voie sont venus y résider. Cette voie a aussi coupé une partie de la commune d’Anché en deux, séparant Pioussais, les Ouches, La Limonerie, les Fontaines, La Baraudière, Les Retz, la Vallée, le Grand et le Petit Allier de la commune d’Anché. Les protestations des habitants devant prendre des risques importants en hiver, à cause des inondations, pour aller faire enterrer leurs défunts et l’impossibilité d’envoyer leurs enfants à l’école d’Anché, dura plusieurs dizaines d’années.
Finalement en 1894, ces hameaux étaient rattachés à Voulon, qui augmenta alors sa surface et sa population de près d’un tiers (Voulon est passé de 278 à 385 habitants suite à ce rattachement). C’est Louis Audoux (né à Anché) maire de Voulon de 1892 à 1935 qui obtint cette modification des limites communales et tracer les contours de Voulon tel que nous les connaissons aujourd'hui.